“L’espérance ne déçoit pas”
Cette exhortation de l’apôtre Paul constitue un réconfort pour nous qui traversons le désert. Ce désert est très vaste : nous n’en percevons pas la limite.
Comme les Fils d’Israël, en ces mois de canicule (35-40°), nous vivons littéralement la soif : certains se demandent s’il est encore utile pour nous chrétiens de jeûner, tant nous sommes naturellement et quotidiennement éprouvés : un carême sans fin…
Comme les Fils d’Israël, altérés, nous récriminons; mais contrairement aux Fils d’Israël, nos prières semblent vaines : où t’es-tu caché Moïse, avec ton bâton magique ?
Par désespoir, parce que nous ne percevons plus la voix de Dieu, mais plutôt le crépitement des armes, parce que nous buvons nos larmes pour nous désaltérer, beaucoup préfèrent se fier aux vendeurs d’illusions : il est permis de rêver. Et nous rêvons, les yeux ouverts : la paix, la paix à tout prix…
Malgré tout, beaucoup de signes d’espérance nous invitent à ne pas baisser les bras : telle cette religieuse infirmière qui, de nuit comme Nicodème, se cache pour soigner ses malades…ce prêtre qui célèbre à la dérobée la messe dans les familles, au lieu de l’église paroissiale, pour nourrir les fidèles affamés…cette mère de famille qui, à la faveur de la pénombre, traverse les lignes ennemies pour aller récupérer quelques vivres dans sa maison abandonnée…
Nous vivons d’espérance, et l’espérance ne déçoit pas. C’est elle qui étanche notre soif : « Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif »…
Merci aux paroissiens de Garches et spécialement aux enfants du Caté qui dédient – cette année encore – leur effort de carême pour le Petit Séminaire de Kaya.
Abbé Claude Chanel OUEDRAOGO
Formateur au Petit Séminaire de Kaya/Burkina Faso
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